Après une fracture, le retour à domicile marque une étape importante du rétablissement. Pourtant, cette période peut être délicate : douleurs, perte de mobilité, peur de retomber…
La réadaptation à domicile joue ici un rôle essentiel pour retrouver son autonomie tout en évitant les complications.
Grâce à un accompagnement adapté et des exercices progressifs, il est possible de récupérer efficacement dans un environnement familier.
Pourquoi la réadaptation à domicile est essentielle
La convalescence après une fracture ne s’arrête pas à la sortie de l’hôpital. Les études montrent que la récupération fonctionnelle est souvent incomplète sans une prise en charge rééducative continue.
Une étude publiée dans Age and Ageing (2023) a par exemple démontré que les programmes de rééducation à domicile après fracture du col du fémur amélioraient significativement la mobilité et réduisaient le risque de réhospitalisation.
La réadaptation à domicile permet aussi de préserver le lien social et émotionnel, ce qui favorise la motivation et la reprise d’activité. Le patient reste dans son cadre de vie, entouré de repères, ce qui limite l’anxiété et les troubles du sommeil souvent observés après un traumatisme.
Un accompagnement pluridisciplinaire
La réussite de la réadaptation repose sur la collaboration de plusieurs professionnels :
• Le médecin traitant supervise la progression et adapte le traitement antidouleur.
• Le physiothérapeute propose des exercices ciblés pour renforcer les muscles, récupérer l’équilibre et éviter la raideur articulaire.
• L’infirmier ou l’aide à domicile veille à la sécurité, à la bonne cicatrisation et à la prévention des chutes.
Selon une étude parue dans BMC Geriatrics (2022), les programmes de rééducation à domicile qui impliquent une équipe multidisciplinaire sont associés à une meilleure autonomie et à une diminution de la dépendance fonctionnelle à six mois.
Adapter le logement pour plus de sécurité
Le domicile doit être réaménagé pour prévenir les chutes, principales causes de récidive. Quelques ajustements simples peuvent faire une grande différence :
• Retirer les tapis glissants et libérer les passages.
• Installer des barres d’appui dans la salle de bain.
• Prévoir une chaise dans la douche et un siège stable pour les repas.
• Éclairer correctement les couloirs et les escaliers.
Une recherche publiée dans le Journal of Rehabilitation Medicine (2021) a souligné que l’aménagement du domicile réduit de 26 % le risque de nouvelles chutes chez les personnes âgées en convalescence.
Exercices et progression au quotidien
Les exercices de rééducation doivent être adaptés à la localisation de la fracture et au stade de guérison. En général, on distingue trois phases :
• Phase de mobilisation douce : dès que la douleur le permet, on commence par bouger l’articulation en douceur pour éviter l’ankylose.
• Phase de renforcement musculaire : exercices d’appui, équilibre, montée d’escaliers, travail des transferts (lit-chaise).
• Phase d’autonomisation : reprise de la marche sur de plus longues distances, activités de la vie quotidienne (courses, jardinage, cuisine).
D’après les professionnels de santé, un programme de marche quotidienne accompagné d’exercices d’équilibre réduit de moitié le risque de chutes secondaires chez les seniors après fracture.
Soutien psychologique et motivation
La peur de retomber est fréquente après une fracture. Elle peut entraîner une réduction des mouvements, voire une perte d’autonomie durable. Le soutien des proches, mais aussi l’accompagnement psychologique, aide à regagner confiance.
Les séances de kinésithérapie sont également un moment d’encouragement : elles rappellent au patient ses progrès et entretiennent la motivation.
Un suivi régulier, même à distance (télé-suivi ou séances vidéo), permet de maintenir la continuité de la rééducation et d’éviter la sédentarité.
Conclusion
La réadaptation à domicile après une fracture repose sur trois piliers : la rééducation physique, l’adaptation de l’environnement et le soutien moral.
L’implication du patient, des proches et des professionnels de santé est essentielle pour un retour à l’autonomie en toute sécurité.
Avec un accompagnement bien structuré, la plupart des personnes retrouvent une mobilité satisfaisante et reprennent une vie active dans les semaines ou mois qui suivent.


