La dénutrition est un problème de santé souvent sous-estimé, mais fréquent chez les personnes âgées. Elle ne se résume pas à « manger moins » : elle correspond à un déséquilibre entre les apports alimentaires et les besoins du corps, entraînant une perte de poids et de force musculaire. Non traitée, elle fragilise l’organisme et augmente les risques d’hospitalisation.
Heureusement, il est possible de la repérer tôt et de la prévenir grâce à quelques gestes simples.
Reconnaître les signes de la dénutrition
Certains indices doivent alerter l’entourage :
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– une perte de poids, même progressive,
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– des vêtements trop larges,
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– un visage qui s’affine,
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– une faiblesse inhabituelle.
D’autres signes de dénutrition sont plus discrets : fatigue constante, manque d’appétit, difficulté à se déplacer ou infections répétées.
Dans les cas avancés, la fonte musculaire se remarque surtout au niveau des bras et des jambes.
Comprendre les causes
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi les seniors sont plus à risque :
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– avec l’âge, l’appétit diminue naturellement, tout comme la sensation de soif,
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– des problèmes de mastication ou de déglutition compliquent l’alimentation,
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– la solitude, la dépression ou certains traitements médicaux peuvent aussi réduire l’envie de manger.
C’est la combinaison de ces éléments qui fragilise l’équilibre nutritionnel.
Prévenir par une alimentation adaptée
La prévention de la dénutrition passe avant tout par des repas équilibrés et riches en nutriments.
- – Les protéines (viande, poisson, œufs, légumineuses) sont essentielles pour maintenir la masse musculaire.
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– Les fruits et légumes apportent vitamines et fibres.
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– Les produits laitiers ou équivalents assurent un bon apport en calcium.
Il est souvent préférable de fractionner les repas : trois repas principaux et une ou deux collations permettent d’augmenter les apports sans forcer.
Rendre les repas plus attrayants
Manger doit rester un plaisir. Varier les couleurs, les textures et les saveurs redonne de l’appétit.
Les plats doivent être adaptés aux capacités de mastication : potages, purées, compotes ou poissons tendres sont plus faciles à consommer en cas de difficultés dentaires.
Partager un repas en famille ou avec un aidant est également un excellent moyen de stimuler l’envie de manger.
L’importance du suivi médical et de l’aide à domicile
Un médecin ou une infirmière à domicile peut repérer précocement la dénutrition grâce à des bilans réguliers. Peser la personne une fois par mois est une habitude simple qui permet de suivre son état nutritionnel.
L’aide à domicile joue un rôle clé dans la préparation de repas adaptés, l’accompagnement aux courses et le suivi de l’appétit. Sa présence est rassurante et limite l’isolement, souvent lié à la perte d’appétit.
Conclusion
La dénutrition des seniors n’est pas une fatalité. En repérant les signes précoces et en adoptant une alimentation adaptée, il est possible de préserver la santé et l’autonomie.
L’attention des proches, associée à un accompagnement professionnel, constitue la meilleure prévention pour que chaque repas reste un moment de plaisir et de vitalité.